Dans un mouvement débordant de cette assurance tranquille qui est sa marque de fabrique, Elon Musk, PDG de Tesla, Inc., a annoncé que l’entreprise « finalise la conception d’Optimus version 3 ». S’exprimant lors du All-In Summit le 10 septembre 2025, Musk a exposé une trilogie d’objectifs ambitieux pour l’humanoïde de prochaine génération : une dextérité manuelle de niveau humain, un « esprit d’AI capable de naviguer et de comprendre la réalité », et, surtout, une production à très grande échelle. Il a ajouté nonchalamment que les autres entreprises de robotique « manquent tout simplement de ces trois choses », une pique qui va sans doute décorer les tableaux de fléchettes des labos R&D chez Boston Dynamics et Figure AI.
Musk a affirmé consacrer plus de « cycles mentaux à Optimus qu’à toute autre chose en ce moment », un aveu remarquable de la part d’un homme jonglant avec des fusées, des implants cérébraux et une plateforme de médias sociaux mondiale. Le défi principal, a-t-il expliqué, est qu’« il n’existe pas de chaîne d’approvisionnement pour les robots humanoïdes, nous la recréons donc à partir de zéro ». Cette approche d’intégration verticale est du Musk pur jus, une stratégie à haut risque et à haute récompense qui vise à contrôler chaque composant, des actionneurs aux puces AI, pour atteindre l’échelle qu’il envisage.

Pourquoi est-ce important ?
Si construire un robot qui marche est une chose, le fabriquer à grande échelle avec une AI véritablement autonome est le Graal de la robotique. L’accent mis par Musk sur la production à grande échelle, la dextérité et un cerveau d’AI avancé cible les trois plus grands obstacles qui empêchent les humanoïdes de quitter le laboratoire pour intégrer le marché du travail. Si Tesla parvient réellement à résoudre les problèmes monumentaux de chaîne d’approvisionnement et de fabrication pour une machine complexe comme Optimus, cela pourrait fondamentalement bouleverser les marchés mondiaux du travail. Cependant, ces affirmations restent audacieuses dans une industrie célèbre pour ses retards ; le véritable test sera de savoir si Optimus V3 peut effectuer un travail significatif de manière autonome, et pas seulement lors d’une démo minutieusement scénarisée.






